jeudi 28 avril 2011

Prix des logements anciens: Paris continue de flamber, la province s'assagit

Flambée des prix qui se poursuit à Paris, hausse à Brest, Nantes, Lyon mais baisse à Lille et Rennes: le marché des logements anciens en France est de plus en plus à deux vitesses, constatent les notaires.

"Nous devrions voir les écarts de prix se creuser entre les zones immobilières traditionnellement privilégiées comme Paris et celle économiquement moins favorisées dans lesquelles une baisse a déjà été engagée", a affirmé Me Pierre Bazaille, président de l'Institut notarial de l'immobilier, jeudi lors d'une conférence de presse.

Pour la période décembre 2010-février 2011, par rapport à la période décembre 2009-février 2010, la hausse atteint en moyenne 12,8% pour l'ensemble de l'Ile-de-France et même 18,7% dans les 20 arrondissements de la capitale qui avait déjà enregistré un bond de 17,5% pendant l'année 2010.



Sur la base des avant-contrats signés au premier trimestre, qui précèdent en moyenne de 2 à 3 mois la signature définitive, les notaires parisiens affirment que la hausse dans Paris intra-muros sera de 9% à fin juin par rapport à fin décembre 2010, ce qui signifierait, si cette tendance se poursuivait, une nouvelle flambée de 18% sur l'ensemble de l'année 2011.

Le cap des 8.000 euros/m2 en moyenne pour les appartements parisiens, longtemps inimaginable, sera dépassé à la fin juin, assurent les notaires.

Les maisons en Ile-de-France ont pour leur part dépassé le cap psychologique des 300.000 euros en moyenne fin février.

Paradoxe: le nombre des transactions, malgré ces hausses, continue d'être soutenu, avec une progression, au premier trimestre, de 16% en Ile-de-France, grâce à un mois de mars très dynamique.

"L'évolution des prix de l'immobilier en France est depuis de nombreuses années inquiétante: la progression des prix qui apparaît structurelle met en cause la politique de développement de l'accession à la propriété sur laquelle repose la stratégie française du logement", déplore Me Christian Lefebvre, président de la Chambre des notaires de Paris.

En province, où la hausse pour les appartements avait été en 2010 de 4,7% contre 9,2% en France métropolitaine et 14,1% en Ile-de-France, la tonalité est tout autre.

Plusieurs métropoles ont certes vu les prix des avant-contrats pour les appartements continuer de grimper pendant les trois premiers mois de l'année: Brest (+7% sur un trimestre à 1.527 euros/m2), Nantes (+3% à 2.500 euros/m2), Lyon (+3% à 3.102 euros/m2) et Tours (+4% à 2.192 euros/m2).

Mais plusieurs enregistrent une stabilisation: Marseille (-1% à 2.500 euros/m2), Bordeaux (-1% à 2.703 euros/m2), Orléans (-1% à 2.117 euros/m2).

Deux villes enregistrent même des baisses significatives: Rennes (-3% à 2.212 euros/m2), car on y a construit beaucoup de logements neufs, et Lille (-6% pour les maisons à 170.000 euros).

Pour l'année 2011, la hausse moyenne devrait être comprise entre 0% et 3% par rapport à 2010, affirme Me Bazaille, pronostic confirmé par Laurent Vimont, président du réseau d'agences immobilières Century 21, qui estime qu'elle "ne devrait pas dépasser 3%, à l'exception notable de Paris et de quelques grandes métropoles de province où la rareté des biens alimente la hausse".

Me Bazaille s'inquiète par ailleurs des affirmations des promoteurs immobiliers qui indiquent recevoir depuis quelques semaines moins d'acheteurs potentiels dans le neuf, en raison de la hausse des taux d'intérêts des crédits immobiliers et des annonces des différents partis politiques concernant une plus forte taxation de la fiscalité immobilière ou le blocage des loyers qui peuvent "créer un attentisme".

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