mardi 22 février 2011

Ventes et permis de construire de logements neufs en hausse en 2010

Le secteur du logement neuf en France est sorti de la crise, tous les indicateurs étant passés au vert, mais des inquiétudes persistent pour l'avenir en raison du faible nombre de biens à vendre et de la hausse importante des prix, près de 4 fois supérieure à l'inflation.

"La crise aura duré moins d'une année", souligne pour l'AFP Michel Mouillart, professeur d'économie à l'Université Paris X-Nanterre, après la publication mardi des chiffres 2010 de la vente de logements neufs.

Selon les chiffres annoncés par le ministère de l'Ecologie, 115.051 logements neufs ont été vendus par les promoteurs en 2010, soit une progression de 8,6% par rapport à 2009.

Ce niveau élevé - pas très loin loin du record de 127.300 en 2007 et près de 50% supérieur à la catastrophique année 2008 (79.400) - se situe dans la moyenne des fastueuses années 80, souligne M. Mouillart.

Les mises en chantier de logements neufs ont progressé de 27,3% de novembre 2010 à janvier 2011, par rapport à la même période un an plus tôt et de 6,1% pour les douze mois courant de février 2010 à janvier 2011, par rapport à février 2009-janvier 2010.

Pour l'année 2011, la France devrait donc enregistrer entre 360.000 et 370.000 mises en chantier contre 309.800 en 2010, estime M. Mouillart.

Le nombre de permis de construire a pour sa part progressé, pendant les mêmes périodes, de 14,5% à 110.786 unités pour un bond de 19,5% sur un an.

"Ces très bons chiffres confirment la reprise de la construction de logements en France et la sortie de crise", s'est félicité auprès de l'AFP le secrétaire d'Etat au Logement, Benoist Apparu.

Le redressement des ventes est surtout dû aux mesures très favorables pour les investisseurs achetant des logements neufs pour les louer. Malgré les déceptions enregistrées par certains propriétaires, notamment dans le sud-ouest, tributaires des précédentes lois, notamment "de Robien", mais qui ne trouvent pas de locataires et perdent donc leurs avantages fiscaux.

Très populaire auprès des contribuables aisés, le dispositif "Scellier", qui permet depuis 2008 des réductions d'impôt, pendant une période de 8 ans, a représenté les deux tiers des ventes en 2010, selon la Fédération des promoteurs immobiliers (FPI).

Mais le "rabottage" en 2011 du taux de réduction d'impôts du "Scellier" à 22% (au lieu de 25% prévu à l'origine) pour les bâtiments basse consommation (BBC) devrait ramener le nombre de logements neufs vendus cette année à un peu moins de 110.000, estime Marc Pigeon, président de la FPI.
La principale inquiétude pour le secteur réside dans le fait que "le stock de logements neufs en vente (59.000 fin 2010) est au plus bas depuis le début de l'année 2006" comme le relève M. Apparu. Les promoteurs, qui se se sont fortement délestés pendant la crise, ont en effet du mal a reconstituer leurs réserves foncières.

Autre nuage à l'horizon : la poursuite de l'envolée des prix qui ont progressé de 5,9% en 2010 par rapport à 2009, soit près de quatre fois le taux d'inflation en France. Et même 9,8% en Ile-de-France, la région où l'offre commerciale part le plus vite, relève M. Pigeon.

"La norme BBC va continuer à peser à l'avenir sur les prix dans le neuf", prédit M. Mouillard alors les notaires affirment que les prix des logements anciens à Paris et dans les quartiers historiques des grandes métropoles françaises devraient progresser de plus de 10% en 2011 par rapport à 2010.

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