lundi 1 septembre 2008

Le groupe Céléos touché par la crise immobilière

Le groupe immobilier breton a demandé la suspension de la cotation de son titre à la Bourse de Paris. Les salariés, inquiets, attendent les décisions de la société cette semaine.

« En raison de la réglementation boursière, je ne peux rien vous dire... Sinon, c'est le délit d'initié. Le groupe fera une déclaration la semaine prochaine. » Gilles Cadoudal, fondateur et PDG du groupe Céléos, dont le siège est à Plérin (Côtes-d'Armor), l'une des plus belles réussites économiques bretonnes de ces dernières années, a demandé vendredi matin de suspendre la cotation de son titre à la Bourse de Paris. Cette suspension durera jusqu'à « la communication », selon la formule consacrée, de la Direction dans les jours à venir.

« Des stocks d'appartements invendus »

Depuis sa création en 1996, le groupe de construction et de promotion immobilière a connu une croissance très rapide. Mais il n'est pas épargné par la crise qui secoue le marché l'immobilier. En France, les ventes de logements neufs ont reculé de plus de 33 % par rapport au deuxième trimestre 2007. Selon les statistiques du ministère de l'Écologie et du Développement durable, elles ont reculé dans toutes les régions. Cette crise a pesé sur le titre Céléos, la holding du groupe, qui a perdu plus de 80 % depuis un an. Lors de son introduction, il y a deux ans, le titre s'affichait pour sa première cotation 15,40 €. Depuis son sommet historique à 20,50 € en juin 2007, le titre n'a jamais cessé sa dégringolade, jusqu'à atteindre 2,86 € jeudi soir.

La success story démarre en 1996 avec BC Partner's. En 1999, la société compte une vingtaine de salariés et enregistre 15 millions d'euros de chiffre d'affaires. Elle réalise alors un joli coup : l'acquisition de l'ancienne Banque populaire d'Armorique, à Plérin, qu'elle transforme en un centre d'affaires au bord de la RN12.

Jusqu'en 2002, l'activité se cantonne dans les Côtes-d'Armor. Une agence de promotion est créée à Landivisiau. Succès immédiat. Le modèle est donc reproduit à Lorient, puis Dinan. En 2004, le groupe construit 550 logements neufs. Il crée également des filiales. Si bien qu'en 2005, une holding voit le jour pour chapeauter l'ensemble. Céléos est né. Depuis les ouvertures d'agences se poursuivent : Vannes, Vire, Rennes, Nantes, Lisieux, Paris...

L'an dernier, Céléos a racheté Saint-Jean immobilier, promoteur en Rhône-Alpes et Provence. Aujourd'hui, le groupe totalise 27 espaces de promotion. En 2007, 1 800 logements ont été vendus. Céléos affiche alors un chiffre d'affaires de 202 millions contre 134 millions d'euros en 2006, en hausse de près de 51 % ! Une réussite saluée par Challenge. Dans son numéro de juillet, le magazine économique classe le groupe immobilier briochin dans les 500 fortunes professionnelles françaises.

Après ces années de croissance, le ciel s'assombrit. Aujourd'hui, le groupe emploie un peu moins de 500 salariés, principalement des cadres et des employés supérieurs. Depuis quelques mois, l'effectif a commencé à fondre : des périodes d'essais n'ont pas été renouvelées et des salariés, sentant la crise, sont partis.

Ces dernières semaines, des craintes du personnel se sont exprimées. Un plan social entraînant des licenciements de 100 à 200 collaborateurs, voire plus, a été évoqué par des salariés qui attendent les décisions. « On n'en sait rien, affirmait hier un cadre. Mais ça va être important. Moi, je sais que j'ai perdu mon boulot. Les ventes ont commencé à baisser au début 2008. Il reste des stocks d'appartements invendus et des programmes de commercialisation qui n'arrivent pas à se vendre. On n'échappe pas à la crise. C'est d'autant plus difficile pour un groupe régional qui n'a pas les mêmes assises que ses concurrents qui ont une dimension nationale. »

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